Pourquoi Hollywood a-t-il investi, en près d’un siècle, tant de moyens pour enregistrer, ou plutôt fabriquer, du Paris par centaines de films ? Comme si ces deux capitales du cinéma étaient condamnées à esquisser ce pas de deux prolongé, ininterrompu, un flirt irrépressible, afi n de mettre en scène un typically Paris de manière artificielle, spectaculaire, affichée, parfois presque provocatrice. Il faut donc regarder de près le cliché hollywoodien de Paris : il renvoie moins à la ville elle-même qu’à une pulsion (désirante, culturelle, économique) projetée par sa fabrication. Autrement dit : Paris parle plus du désir américain que de la capitale française. C’est ainsi qu’on prendra le cliché à son propre piège, en révélateur cinématographique d’inconscient. Antoine de Baecque
Historien, critique de cinéma et journaliste, Antoine de Baecque est l’auteur d’un grand nombre de livres consacrés au cinéma. Il est commissaire de l’exposition “Paris vu par Hollywood” qui se tiendra à l’Hôtel de Ville (du 25/09/2012 au 16/01/2013).
Related :
- We’ll Always Have That Other Paris (Robert Zaretsky; NYT; 27 Jan 2012)
- Hollywood emigrés
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire