18 octobre 2011

Cambodge : culture exterminée

-Cultural Diversity Awareness-

Cambodge : mémoires contemporaines, du documentaire à la fiction 

Bibliothèque Publique d'Information, Centre Georges Pompidou, Paris. 10 Octobre 2011 [PDF]
2h18' video + MP3
Comment témoigner à chaud de guerres civiles ou de conflits? Le silence et l’oubli sont souvent considérés comme les conditions du retour à la paix. Mais lorsque l’apaisement repose sur la dénégation, on sait malheureusement que le retour de la violence est probable.
Écrivains, artistes, cinéastes prennent donc la parole et s’engagent à rendre compte en inventant de nouvelles formes de récit telles que la bande dessinée documentaire ou les films mêlant documentaire et fiction. Comment la fiction – dans le roman, le théâtre, la bande dessinée ou le cinéma – parvient-elle à toucher au plus près cette mémoire immédiate? La création artistique, l’imaginaire, peuvent-ils désamorcer le retour de la violence ? Pourquoi faire appel à de nouvelles formes de récit ? Quelles particularités chaque conflit présente-t-il qui appelle à ce renouvellement? Quels liens se tissent entre la fiction et le travail documentaire basé sur le recours critique aux archives, aux témoignages ?
avec :
  • James Burnet (remplaçant Rithy Panh à la conférence): ancient journaliste, collaborateur de Rithy Panh, centre de ressources audiovisuelles Bophana
  • Jean-Baptiste Pouh : Auteur, metteur en scène et comédien
  • Séra : auteur de bande dessinée historique, peintre, graveur, chargé de cours aux universités Paris I Paris 8. (Il est également connu comme peintre sous le nom de Phoussera)
  • Ariane Matthieu : Journaliste au magazine "L'Histoire"

Vann Nath (décédé le 5 Septembre 2011), 1 des 7 survivants des 17000 prisonniers du camp d'extermination S21, face à ses tortionnaires
Filmographie et bibliographie sélectives

Rithy Panh
  • Les Gens de la rizière, 1994
  • La Terre des âmes errantes, 1999
  • S21, la machine de mort Khmère rouge, 2003
  • Le papier ne peut pas envelopper la braise, 2009
  • Un barrage contre le Pacifique, 2009
Lire aussi : Cahiers du cinéma, n°487, février 2004 (consacré à Rithy Panh et S21)

Séra
  • BD Ciné, 2004
  • L’Eau et la Terre, 2005
  • H.K.O.1997, Impasse et rouge en 1995
  • Lady Mage Kane en 1986
  • Lendemains de cendres en 2007
  • Mon frère, le fou en 2009
  • Les Processionnaires de 2001 à 2003
  • Secteur 7, 2005
  • Sortie de route, 2000
  • Le Tour du monde en bande dessinée, 2009



Related:

5 commentaires:

HarryTuttle a dit…

Rithy Panh interviewé par Laure Adler (Hors Champ; 10-01-2012) [MP3] 44'

HarryTuttle a dit…

"Cela fait trente ans qu’il travaille inlassablement à établir la vérité et à la comprendre. Trente ans depuis que les siens et un quart de son peuple ont été littéralement éliminés par le régime khmer rouge. Il avait 13 ans en 1975, aujourd’hui il en a 47.

On lui doit des films magistraux, de Cambodge entre guerre et paix en 1992 à S21 la machine de mort khmère rouge en 2002 en passant par Les gens de la rizière et Un soir après la guerre.
Il publie aujourd’hui un livre, à la fois témoignage, récit et document sur ce que fut le Kampuchea démocratique, véritable entreprise de destruction de 1975 à 1979. Ce livre, L’élimination, s’accompagne d’un film qui a été diffusé sur France 3 avant-hier et qui sortira au cinéma mercredi prochain : Duch, le maître des forges de l’enfer.
Ce livre et ce film constituent en tous points des monuments pour l’histoire humaine, sur la transformation d’un homme en criminel de masse, et peut-être même sur le mal. Rithy Panh nous offre une œuvre de la même ampleur que Si c’est un homme de Primo Levi et Shoah de Claude Lanzmann sur le génocide des juifs pendant la deuxième guerre mondiale.
L’élimination qui sort aujourd’hui aux éditions Grasset est d’abord le récit de sa confrontation avec Kaing Guek Eav, dit Duch, secrétaire général de l’Angkar (le parti du Kampuchea démocratique). Sous le régime des khmers rouges, il fut le directeur du S21, ancien lycée de Phnom Penh transformé en prison, centre de torture et de mort pendant quatre ans. A ce titre, il est directement responsable de la mort d’au moins 12 380 personnes."

Entretien avec Rithy Panh (La Grande Table; France Culture; 11-01-2012) [MP3] 85' (à partir de 53'30")

HarryTuttle a dit…

"A douze ans, je perds toute ma famille en quelques semaines. Mon grand frère, parti seul à pied vers notre maison de Phnom Penh. Mon beau-frère médecin, exécuté au bord de la route. Mon père, qui décide de ne plus s'alimenter. Ma mère, qui s'allonge à l'hôpital de Mong, dans le lit où vient de mourir une de ses filles. Mes nièces et mes neveux. Tous emportés par la cruauté et la folie khmère rouge. J'étais sans famille. J'étais sans nom. J'étais sans visage. Ainsi je suis resté vivant, car je n'étais plus rien."

Trente ans après la fin du régime de Pol Pot, qui fit 1.7 millions de morts, l'enfant est devenu un cinéaste réputé. Il décide de questionner un des grands responsables de ce génocide : Duch, qui n'est ni un homme banal ni un démon, mais un organisateur éduqué, un bourreau qui parle, oublie, ment, explique, travaille sa légende.

L'élimination est le récit de cette confrontation hors du commun. Un grand livre sur notre histoire, sur la question du mal, dans la lignée de Si c'est un homme de Primo Levi, et de La nuit d'Elie Wiesel.

L'élimination; Rithy Panh, 2012

interview video (5 Jan 2012) 9'

HarryTuttle a dit…

Master class présentée par Pascal Mérigeau, critique au Nouvel Observateur,
Cinéaste cambodgien, rescapé des camps de la mort des Khmers rouges, Rithy Panh consacre son oeuvre à l’histoire de son pays et à un travail de recherche d’une identité cambodgienne à reconstruire. Alors que sort son dernier film, "Un barrage contre le Pacifique", cet arpenteur de la mémoire, comme il se définit, revient sur son parcours.

Masterclass Rithy Panh (Forum des Images; 11 Jan 2009) video 1h10'

HarryTuttle a dit…

Rithy Panh interviewé par Michel Ciment, le 21 Jan 2012 (Projection Privée; France Culture) 1h